résilience

Portée disparue…

Me revoilà, après une absence affreusement longue…

J’ai eu besoin de cette pause, j’ai touché le fond comme jamais il me semble. Je suis descendue si bas que je pensais ne plus jamais toucher du bout des doigts le soleil. Mais si, finalement, j’en aperçois des bribes par instants, et cela fait un bien fou.

J’ai pleuré des litres de larmes, dormi des jours entiers (autant que possible avec un bébé cependant, ce qui limite grandement l’affaire, mais disons que dès qu’il dormait je le suivais), mais aussi gardé les yeux ouverts des nuits entières, à bout de forces, mais mon cerveau refusant de s’abandonner au sommeil. J’ai retourné mon passé et mes souvenirs dans tous les sens (ce qui n’a strictement servi à rien). J’ai lutté, pour m’occuper de mon bébé, pour moi, pour mon chéri. J’ai eu les oreilles attentives de mes copines et de mon psy (et de chéri aussi même s’il ne sait plus trop quoi me dire pour m’aider).

Et puis, on a pris quelques jours de vacances, sans, puis avec bébé. On s’est baigné, on a été au resto, on a mis le petit dans la pataugeoire, on s’est fait des bains de soleil, des matins-câlins, le petit a commencé à marcher à quatre pattes puis s’est mis debout. On a applaudi ses progrès, ça passe trop vite. J’ai aperçu la lumière. Enfin.

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On est rentré, je me suis remise à chercher du taf, j’ai décroché 2 entretiens, heureuse. Je les ai passé, déjà moins sûre de moi. J’ai eu 2 retours négatifs. Soulagée. Non, je ne suis pas encore prête à laisser bébé, ni à reprendre la course folle de la vie crèche-voiture-boulot-voiture-crèche-jouer-bain-manger-dodo. Alors je vais attendre encore un peu, je regarde toujours les offres mais je ne postule pas pour le moment. J’attends septembre, l’adaptation de la crèche, sa rentrée et on verra ensuite pour moi. Je crois que j’ai besoin de cette parenthèse pour aller mieux personnellement, psychiquement, ce n’est pas qu’une histoire de bébé, il est ma bonne excuse, mais il faut creuser plus loin pour comprendre le vrai fond du problème. J’ai besoin de temps pour me trouver, pour être sereine et en paix avec moi-même.

Défricher, déterrer encore et encore tout ce qui fait mal, ce poids si lourd à porter quotidiennement. Trouver des réponses, des solutions. Mais je sais qu’il n’y a rien de miraculeux, tout prend du temps. La souffrance s’apprivoise, la peur se fait moins sournoise. Les souvenirs sont toujours là, toujours aussi fulgurants et surprenants de douleur. Par moments, il se font plus discrets. Ils laissent la place aux sourires, au soleil et à l’amour. Alors je me remplis de ces moments-là pour mieux préparer la prochaine vague qui va arriver. Elle arrivera, aussi sûrement que sont venues les précédentes, et alors je serais un peu plus à même de ne pas me laisser submerger par sa force. J’apprends à prendre ma respiration au bon moment, à ne pas couler, ne pas paniquer, laisser passer l’onde de choc. Le calme reviendra lui aussi.

4 réflexions au sujet de « Portée disparue… »

  1. Un billet très touchant… Qui me parle beaucoup tant je suis passée par là, il y a quelques années à la naissance de ma fille.
    Je te confirme que la remontée n’est pas facile et ne se fait pas sans rechute, mais, je te confirme également, que l’on peut la remonter cette pente et plutôt 2 fois qu’une… Nos loulous peuvent nous donner une force que l’on pensait disparue à jamais.

    Je te souhaite de réussir à revenir à la surface de manière plus longue et plus régulière rapidement pour pouvoir profiter un max des beaux moments que nous offre la vie.

    Plein de réconfort

    Virginie

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    1. Merci beaucoup pour ton message, oui c’est très compliqué, déjà qu’on vit un chamboulement et une perte de repères avec la naissance, le fait de ne pas se sentir disponible pour le bébé rend les choses très compliquées. J’espère aussi trouver les clés pour laisser derrière moi ce qui me pèse.

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