Réflexions

Tristesse

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C’est si dur en ce moment, je ne comprends pas…j’ai un bébé si mignon qui gazouille  à longueur de journée, je ne bosse pas par choix pour m’occuper de lui…et je me sens si vide et si triste…

Je traîne une boule noire dans mon cœur, qui me serre la gorge. J’ai tant de mal à me lever le matin, je me sens si triste, si lourde, comme si je devais me traîner un fardeau de 30kg.

J’ai tellement voulu bien faire, régler mes problèmes avant la naissance du petit, et voilà que tout revient avec violence, je n’en peux plus. Je ne veux pas lui montrer cette image de moi, je veux qu’il voit de la joie dans les yeux de sa maman, une maman sincère, équilibrée, sur laquelle il peut se reposer. Et voilà que je suis épuisée, à bout de forces, je rêve de baisser les bras, j’ai l’impression que je n’y arriverai pas, c’est trop dur, j’ai envie d’abandonner cette lutte, de tomber ce masque de la fille qui sourit, le cœur n’y est vraiment pas. J’aimerais larguer les amarres, laisser tout en plan, recommencer ailleurs. J’ai l’impression que ça serait mieux, mais je sais bien au fond de moi que c’est juste un moyen de fuir la réalité, de ne pas affronter mes problèmes.

Mes problèmes: accident de voiture à l’âge de 2 mois, traumatisme crânien, séparée brutalement et précocement de mes parents car je n’ai pas été soignée dans le même hôpital. Abus sexuels en maternelle par un homme et une femme qui travaillaient dans cette école, je n’en ai jamais parlé avant mes 25 ans…Anorexie à l’âge de 18 ans. Voilà les pourquoi de mon mal-être, seulement les pourquoi n’expliquent pas comment aller mieux. Je pensais qu’en sachant pourquoi j’allais mal, j’allais me sentir libérée d’un poids. C’est presque le contraire…quand j’ai repris une psychothérapie  à l’âge de 25 ans et que j’ai réussi à mettre des mots sur ces images en moi, ça a été une descente aux enfers, je ne m’attendais pas à découvrir une vérité aussi lourde à porter. Je me sens comme embourbée dans des sables mouvants, je lutte sans cesse pour ne pas couler, oui je maintiens la tête hors de l’eau, je souris comme si tout allait bien alors que je suis aux prises de ce cauchemar, je rêve de rejoindre la rive et elle me paraît inaccessible.

Maintenant, je me trimbale tout ça et je ne sais plus comment faire, j’ai si mal, et je me sens tellement coupable de ne pas savoir profiter de mon bébé.

29 réflexions au sujet de « Tristesse »

  1. Je ne peux te dire qu’une chose, tout ce que tu donnes à ton enfant c’est déjà beaucoup.
    On rêve toutes d’être des mères joyeuses, heureuses. Mais parfois c’est plus compliqué que ça. Il faut du temps pour se libérer de nos maux, surtout face à de tels traumatismes. Sortir les choses est un premier pas. Après il y a le reste et c’est un processus long et douloureux pour s’en sortir.
    Tu fais de ton mieux et sans te connaître je suis certaine que tu donnes le meilleur pour ton enfant. Ne culpabilise pas, ça ne sert à rien, ça t’ajoute juste d’autres chagrins. Je ne souhaite pas te bousculer parce que la tristesse face à mon enfant j’ai connu, j’ai touché le fond et ses deux grands yeux rieurs, même si ils m’ont donné du courage, ont parfois enfoncé le clou encore plus profondément dans mes plaies mal cicatrisées.
    Courage, tu vas y arriver. La lumière va doucement revenir dans ton champ de vision.

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  2. Je ne te connais pas, je ne suis pas psy, juste père de famille de trois enfants et si je peux t’apporter modestement une aide, je m’y propose.
    Il n’est pas dur de penser que tu fais un « baby blues ». ça touche énormément de jeunes mères et cela se traite aujourd’hui. N’hésites pas à consulter, ne restes pas comme cela. Rien que le fait d’être prise en charge médicalement te permettras d’aller mieux sur ce plan. Pour le reste la vie est toujours plus forte. L’affectif se répare toujours naturellement. Tu as trouvé un compagnon et tu as fais un enfant, donc tu as des possibilités d’avenir. Vois tu, je n’ai pas connu mon père et ma mère m’a déposé à l’Assistance Publique à ma naissance. Je dis cela car, ton petit il a une mère et ça, ça vaut tout l’or du monde. Bon courage.

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  3. Je découvre ce blog au travers de ton passage sur le mien
    Des passages à vide qui n en pas
    Mais de te lire c est vrai çà me peine beaucoup crois moi
    Une seule chose compte ton bébé
    Lui il a besoin de toi
    Courage et toute mon amitié je t envoie

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  4. Dur…. je ne te connais pas, mais ton bébé n’a pas besoin d’une maman de publicité, un sourire toujours vissé sous ses cheveux impeccablement coiffés, dans une maison qui rutille… Il a besoin d’une maman vraie. Même si elle est triste parfois, même si elle ne se trouve pas à la hauteur (et on a tous des moments où on ne se sent pas « digne » de ses enfants), même si elle pleure… une maman qui arrive à l’aimer malgré ses blessures à elle.

    Un maman qui prends soin d’elle aussi. Peut être que le baby blues remue tout ce que tu as vécu, as tu la possibilité de te faire épauler pour traverser cela…?

    Plein de courage!!!

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      1. Tant mieux si écrire te convient 🙂 C’est un bon exécutoire et ça permet de prendre un peu de distance avec ce que l’on ressent… je te lirais en tout cas avec plaisir, en espérant que tu retrouve le moral rapidement 🙂

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  5. Je vois qu’on a ce point commun de ne pas être au top de notre forme en ce moment, même si je n’ai pas vécu tes épreuves … Je me fais suivre et aider aussi et ON y arrivera, c’est certain mais cela prend du temps ! En attendant, l’écriture m’a aussi toujours beaucoup aidé alors libère-toi ici : ça fait du bien de lire que l’on est pas seule dans ce « mal être » lié à la naissance de bébé !

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  6. Avec tout ce que remu la grossesse et la maternité c est normal que tu retombe ds un contexte dépressif. Moi meme sans avoir autant de « casseroles » que toi je suis retombée en partie dedans a cause de la fatigue, de l isolement et de la tornade d emotion que t impose la maternité. Il faut donc parler et surtout sortir, respirer et se faire relayer quand cela devient trop lourd. Courage : il faut en parler

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  7. Ton écrit est très touchant. On a tous des souffrances, et toi c’est vrai que tu as accumulés les épreuves difficiles. Mais tu en as conscience, tu le travailles, tu te remets en questions et rien que pour ça ton petit bout à beaucoup de chance. Pour ma deuxième grossesse, beaucoup de pleurs , d’angoisses liées à une date anniversaire difficile pour moi, une remontée de souvenirs, une conscience que le passé nous rattrape même quand on pense avoir avancé. Les épreuves font parties de nous , elles nous construisent . Alors ne t’en fais pas ton petit bout t’aime parce que tu es sa maman et on est toutes imparfaites!!
    Dans ces moments difficiles, prends du temps pour toi, quitte à laisser ton bébé un petit moment à une personne de ta famille le temps de te balader, ressourcer, écrire, prendre un bain…. et revenir plus sereine plus détendue, prête à profiter des touts petits bonheurs simples.
    Je sais c’est toujours plus facile à dire qu’a faire mais tu avances bien dans ta vie, soit fière de ton parcours , regarde tout ce que tu as traversé et ou tu en est aujourd’hui.

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  8. Je viens de lire cet article que je découvre grâce à ta visite sur mon blog. Je lirai tes autres articles plus tard. Il est « urgent » pour moi de t’écrire. Ton parcours de vie est très lourd et je ne me permettrais pas de comparer. En revanche être perdue dans ses démons et ses névroses je connais bien. L’arrivée d’un enfant est un électrochoc et rajoute une couche. Tu es suivie et accompagnée et c’est une excellente chose. Ce sentiment de « marche arrière » et d’étouffement est normal mais tu dois avoir confiance. Tu as une grande force puisque tu as eu le courage d’aller affronter tes angoisses. Tu es pleine de ressources et ton bébé le sait. Prends le temps et prends soin de la petite fille qui est en toi. Si tu veux échanger en privé n’hésite pas. Pour ma part j’ai cherché de l’aide plus loin que la thérapie, parce qu’un jour j’ai compris (une évidence) le corps et l’esprit sont liés. Soigner ma tête sans m’occuper de mon corps n’avait pas de sens. A ta dispo et n’oublie pas tu as déjà l’âme d’une warrior, ça se sent dans ton écriture. Le baby blues est une jolie expression mais la réalité est que c’est assez violent.
    Je t’embrasse

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  9. Ton texte est bouleversant. Je te souhaite énormément de courage dans cette épreuve que la vie t’impose. Tu l’as surmontée une fois, tu as en toi les ressources nécessaires pour le faire, il faut que tu crois en toi, en ton petit. A deux, vous rejoindrez cette rive. Il te fera prendre conscience à quel point tu es une femme formidable, qui a donné la vie à un petit être exceptionnel. Et votre relation grandira, tout comme ton courage et ta force. Cette fois, tu as une nouvelle raison de te battre, une nouvelle vie s’offre à toi, c’est un grand changement auquel il faut que tu t’adaptes. Peut-être qu’une part de toi à peur, mais tu y arriveras ! N’hésite pas à en parler autour de toi, à demander de l’aide. Ça fait toujours du bien !
    Plein de courage

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    1. Merci pour ton message et tes paroles qui me font réfléchir, tu as raison j’ai certainement les ressources nécessaires, même si actuellement je me laisse dépasser par mes émotions…merci beaucoup pour ton soutien !

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  10. Ton passé est lourd et émouvant (tu dois savoir que je comprends puisque tu es abonnée à mon blog), et moi, j’ai perdu des années sur mon bonheur en ne sortant du déni qu’à l’âge de 40 ans environ et en ne commençant un travail en thérapie qu’à cet âge là aussi ! Dis toi que tu as une chance énorme de prendre conscience de ton lourd passé à 25 ans et qu’en faisant vraiment le travail nécessaire sur toi-même, tu seras heureuse et rendras ton enfant heureux qui aura une maman bien dans sa peau. Tu es capable d’aller bien, la vie en vaut la peine, il faut se battre, ne pas baisser les bras, il y aura des moments trés difficiles car les blessures cicatrisent lentement, dis toi que tes blessures et ton passé seront toujours là car tu ne peux pas les effacer mais tu peux te reconstruire, devenir forte, libre et heureuse !

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  11. Tu avais oublié ton passé avant? Ce que cet homme et cette femme t’avais fait??? C’était un couple? Il le faisait à d’autres enfants? Tu devrais ne pas hésiter et les attaquer. C’est pas possible qu’ils jouissent de leur retraite normalement pendant que toi tu en chies.
    Qu’en ont pensé tes parents lorsque tu leur a dit? Ils les connaissaient?
    Les abus sexuels sont si complexes… mais si fréquents. Je crois que 20% des enfants ont subi une agression sexuelle. ( chiffre à vérifier mais c’est énorme)
    Ton Cheri te soutient bien dans cette épreuve?
    Tu n’es pas seule.
    Pour ton bebe ce n’est pas anormal. Ça fait rejaillir les vieux demons un enfant….
    Pleins de courage

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    1. Oui j’avais tout occulté, c’est fou…un homme et une femme lorsque j’étais à l’école maternelle, mais je ne me rappelle pas de leur nom ni de leur rôle exact. Oui il y a eu au moins un autre garçon, c’est sûr. Mes parents étaient choqués et me soutiennent mais ça fait tellement longtemps on ne sait plus qui c’est…oui mon chéri m’a toujours soutenu même s’il ne sait pas trop quoi faire ou dire pour m’aider. Merci pour tes mots, ça me touche beaucoup ❤

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